Le projet phytEO

Le projet PhytEO a pour objectif de proposer une nouvelle filière de valorisation non alimentaire de la biomasse végétale produite sur des sols agricoles contaminés par des éléments traces métalliques (ETM) sur le site atelier de Metaleurop. Il s’agit d’évaluer in situ, l’intérêt d’un mode de gestion reposant sur la phytostabilisation aidée (par des amendements biologiques et chimiques) des ETM et la production d’huiles essentielles (HE) extraites à partir de Plantes à Parfums Aromatiques et Médicinales (PPAM) cultivées sur des parcelles contaminées à l’échelle de l’hectare, et ceci au travers d’une démarche intégrant les aspects environnementaux et socio-économiques.

Il s’agit également de proposer des champs d’application inédits à travers la recherche d‘activités biologiques biocides (anti-bactériennes et anti-fongiques), herbicides, anti-inflammatoires et anti-oxydantes de ces HE mais aussi de nouvelles formulations par encapsulation dans des cyclodextrines afin d’accroître leur efficacité.

La Phytostabilisation

La phytostabilisation est un mode de gestion par lequel des espèces végétales, éventuellement en combinaison avec des amendements minéraux ou organiques (on parle alors de phytostabilisation aidée), réduisent la mobilité des métaux (zinc, cadmium…) dans le sol et limitent leur transfert dans l’environnement. Cette technique limite les transferts de contaminants dans l’environnement, que ce soit leur migration dans les eaux souterraines ou l’envol de poussières.

Les parcelles expérimentales du projet

Deux parcelles expérimentales d’environ 2 ha chacune, l’une témoin située à Rodelinghem dont les sols présentent des concentrations comparables à la gamme de bruit de fond géochimique de sols agricoles (base de données ASPITET de l’INRA) et une autre située dans la zone 3 du périmètre pollué du site de Metaleurop défini dans l’arrêté du 29 mai 2015 et soumis à un encadrement sanitaire des productions agricoles (7 ppm de Cd, 394 ppm de Pb et 443 ppm de Zn, INERIS) sont utilisées dans le cadre du projet PhytEO.

Les espèces végétales cultivées dans le cadre du projet

Les espèces végétales cultivées dans le cadre du projet phytEO sont des Plantes à Parfums Aromatiques et Médicinales (PPAM). Il s’agit de l’angélique (Angelica archangelica), la sauge sclarée (Salvia sclarea) et la coriandre (Coriandrum sativum). Ces trois espèces ont été choisies en fonction des critères suivants: leur cycle de végétation, le potentiel commercial des huiles essentielles qui en sont issues et leur capacité en terme de phytostabilisation. Ces trois espèces sont cultivées sur les deux parcelles expérimentales depuis le printemps 2017.

Les objectifs du projet

La reconversion des parcelles agricoles contaminées en zones rurales et péri-urbaines est un enjeu important pour un aménagement pérenne et responsable du territoire. Cette reconversion ne répond pas seulement à une nécessité de remise en état pour satisfaire le respect de normes sanitaires et environnementales mais fait appel à une réappropriation de ces espaces dégradés qui dépendra de la viabilité écologique et économique du mode de gestion proposé.

Les résultats attendus dans le projet PhytEO sont :

  • Caractérisation de la contamination par le Cd, le Pb et le Zn (teneurs totales et fractions mobiles) des deux parcelles expérimentales (contaminée et témoin) à T0 (avant végétalisation).
  • Mise en place d’expérimentations in situ à grande échelle de phytostabilisation aidée.
  • Etude de l’apport d’un amendement biologique à base de champignons mycorhiziens à arbuscules sur le développement des espèces végétales et la phytostabilisation des ETM.
  • Evaluation de l’efficacité du processus de phytostabilisation aidée par l’étude de la mobilité des ETM dans le sol et les transferts sol-plantes de ces polluants.
  • Evaluation de la composition des HE et de leur niveau de contamination en ETM.
  • Etude des propriétés biologiques (anti-fongiques, herbicides, anti-oxydantes et anti-inflammatoires) des HE associées ou non à des cyclodextrines.
  • Analyse de trois options de valorisation des biomasses résiduelles (parties d’espèces végétales non récoltées pour la fabrication des HE et les résidus de biomasses issues du procédé d’hydro-distillation) en fonction de leur niveau de contamination (méthanisation, combustion, compostage).
  • Bilan technico-économique de la filière
  • Etude de l’acceptabilité de cette filière par les utilisateurs de ces HE (industriels et consommateurs).
  • Proposition de solutions techniques, technologiques ou organisationnelles aux différents acteurs en charge de la gestion de ces sites et sols pollués.

Thèse adossée au projet

Sous la direction de Mme Anissa Lounès-Hadj Sahraoui et Mr Joël Fontaine, Mr Robin Raveau, ingénieur agronome, a été recruté en février 2017 pour réaliser une thèse de doctorat dans le cadre du projet phytEO. Cette thèse est financée par l’Université du littoral Côte d’Opale (ULCO) et le Pôle Métropolitain de la Côte d’Opale (PMCO).

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